jeudi 20 mars 2014

Dans mon fort intérieur, on est plus fort que Vanoise !


Rencontre aujourd’hui avec l’entraineur des Remparts de Tours, Jérôme Pourtanel. Joint par téléphone à quelques jours du premier match des demi-finales de play-offs de division 2, le coach Tourangeau nous a accordé un peu de temps pour faire le point sur le début des play-offs et la rencontre à venir contre l’un des favoris, Val Vanoise.

Une série de deux victoires obligatoires

Après 3 victoires, 1 nul, 19 buts marqués et 10 buts encaissés, que pensez-vous des deux premiers tours des play-offs contre Evry et Valence?
Jérôme Pourtanel : Nous avons joué avec pas mal de pression les quatre premiers matchs parce que nous étions en face d'équipes inférieures à notre niveau, et on le savait. Nous nous devions de jouer et de rendre de belles prestations. On a surtout joué deux matchs de très haut niveau sur les quatre, le premier à Evry et le second contre Valence à Tours. Nous avons pu faire la différence sur les matchs aller et gérer sur les matchs retour. En étant moins dans la compétition avec des matchs à gagner, dans la situation d’un vrai play-off comme au prochain tour contre Val Vanoise avec une vraie série de deux victoires obligatoires.

Justement ce match aller inversé contre Valence vous a-t-il perturbé dans votre préparation?
JP : Non pas du tout, je pense au contraire que c’était une bonne opportunité. Lors de la saison régulière on avait perdu chez nous contre Valence et on avait gagné chez eux avec beaucoup de difficultés notamment au niveau de l’arbitrage. Nous savions donc quels types d’effort nous devions réitérer pour  gagner le match. La première partie était très importante. On savait que l’on était pas obligé de créer un gros écart chez nous du fait de notre victoire à l’extérieur en phase régulière. Le fait d'avoir gagné avec 4 buts d’avance nous a donné une certaine sérénité. Mais malheureusement sur une formule avec le cumul des buts, on a eu un peu de stress quand Valence a très bien joué dans  ce match retour.

Seule équipe rescapée de la Poule B, finalement vous étiez les plus fort ou les plus réguliers?
JP : Les plus réguliers, non, ce sont mes amis des Français Volants en termes de résultats. Mais maintenant en termes de jeu, je suis convaincu que l’on était plus fort. Le match retour, contre les Volants, a été équilibré mais nous sommes passés au travers à l’aller à Bercy. Les deux matchs auraient du être équilibrés. Les Volants ont un profil d’équipe avec au départ une construction un peu « à l’arrache » entre pote. Puis ça finit par avoir une vraie équipe compétitive avec les joueurs d’expérience. Après il y a eu le calendrier avec cette histoire de Compiègne. Mon frère jouera contre Compiègne dans l’autre demi-finale. C’est limite d’avoir quatre joueurs de Ligue Magnus, des U22 certes, mais des titulaires en Ligue Magnus qui renforcent Compiègne depuis la fin de la saison. Alors je suis pour le développement des joueurs Français, même sous le principe de la licence bleue. Mais il y a des moments où vous avez quatre, cinq équipes postulantes à la montée en première division. Et c’est un peu illogique de donner autant de moyen à Compiègne sur la fin de saison alors qu’au départ, c’est un club en construction qui n’est pas assez développé pour avoir une équipe en première division. Il faut peut être revoir la copie avec une ambiance « formule football » où le club réserve reste tranquille et n’est pas considéré comme un potentiel montant.  Il y a des choses à revoir par rapport à la formule, parce que les Français Volants ont été surpris et battu par « ce système » et on voit quand même que ce système est néfaste. Ce n’est pas parce que c’est Benoit Pourtanel, l’entraineur de Toulouse, mais Toulouse a mis beaucoup de moyen, comme Tours, Val Vanoise ou même les Français Volants, qui ont mis certains moyens. Et finalement, on peut se retrouver dans un investissement à perte du fait qu’il y ait une équipe « caméléonne » qui arrive à changer de morphologie sur la seconde partie de championnat. Les Volants se font sortir à Compiègne alors que je pensais vraiment qu’ils seraient en demi-finale contre Toulouse. C’est un peu une surprise. Après c’est une équipe de trentenaire qui a une organisation basée sur un contrôle du jeu et des contre attaques. Contre des petits jeunes qui patinent partout, cela n’a pas suffit. Le second souci des Volants a été leur gardien de but (Billy Blase) qui avait donné tant de satisfaction de novembre à Février et qui a craqué lors de ces play-offs.

Lors des deux matchs aller des play-offs, nous avons été impressionnants contre Evry et Valence.

Quels changements ont été apportés pour les play-offs sur le plan technique et physique, les joueurs les ont ils appliqué ?
JP : Techniquement on a poussé ce que nous n’avions pas poussé jusqu’à maintenant. Quand j’ai pris l’équipe de D2 et avec l’expérience que j’avais de ce championnat, je n’ai jamais préparé la saison régulière. Nous avons posé un ou deux systèmes de jeu et hop ça y’est on a joué. On a modifié une ou deux choses qui n’allaient pas, pour ne pas passer au ridicule et avoir le niveau quand même. Derrière on a vraiment contracté notre forme physique et les détails de la tactique par rapport aux play-offs. Parce que par rapport à l’effectif que Tours présentaient en début de saison et la qualité du championnat, je savais que nous serions dans les deux premiers de notre poule, je pensais même que l’on serait en tête. Les matchs contre Clermont et Valence chez nous nous ont fait perdre la première place. Notre objectif était réellement les play-offs. Le championnat de D2, ça fait trois ans que Tours butte en quart, en demi et encore en quart. Cette année, je suis le nouvel entraineur, après avoir dépanné en D2 à Orléans ainsi qu’avec la connaissance de l’effectif Tourangeau, je savais qu’il fallait que cette équipe soit prête pour les play-offs. On a commencé notre préparation physique début janvier, en vue des play-offs. L’équipe a réellement haussé son niveau de jeu et malheureusement avec cette formule de play-off où les buts se cumulent, nous n'avons pas pu avoir ce niveau de jeu en continu. Lors des matchs retour, on a baissé notre niveau de jeu, et fatalement cela crée quelques doutes. Dans l’ensemble, lors des deux matchs aller des play-offs, nous avons été impressionnants contre Evry et Valence. 

Votre frère, Benoit Pourtanel, entraineur de Toulouse, a rencontré deux fois cette équipe de Val Vanoise en saison régulière pour 1 victoire et 1 défaite en prolongation. Son téléphone va-t-il sonner pour prendre des renseignements sur cette équipe ?
JP : J’ai parlé avec Olivier Duclos de Compiègne, Jérôme Véret de Champigny et Benoit Pourtanel de Toulouse. On a fait le tour de l’équipe et j’ai même trois matchs en vidéos. On va mettre en place un système tactique que nous n'avons utilisé que deux fois dans la saison cette année, à Bordeaux en Coupe de France et contre les Français Volants chez nous. Il y a des petites modifications par rapport à l’adversaire et grâce à tous les contacts en 2ème division, on peut collecter suffisamment d’informations pour connaitre ceux que nous rencontrons. De connaître ses adversaires n’est pas essentiel, ce qui est important c’est que les joueurs ne soient pas surpris par l’adversaire. Quand l’environnement est déjà cadré, tu peux te concentrer encore plus sur ton match. 

C’est bien plus simple de jouer un match sec

Comment gère-t-on une série en 3 matchs lorsque l'on sait que la différence de buts n'est pas prise en compte ?
JP : C’est beaucoup plus facile en fait. On ne joue plus, on fait un match. On coupe le rideau, il y a un autre match, on coupe à nouveau le rideau et il y a un autre match. A l’inverse de ses aller / retour où l’on fait le cumul des buts, ce qui est plus dangereux. On a failli le payer à Valence, même si on avait un peu d’avance. En menant 5 à 1, on a commencé le match sans trop savoir comment jouer. On était entre deux chaises sans trop attaquer. Ils ne nous mettront pas 4 buts, mais finalement en les mettant un par un, ils vont nous faire peur. On sort à 0/0 dans le premier tiers, dans le second on prend beaucoup de pénalité dans le souci de bien défendre et on prend deux buts à 5 contre 3. A 2/0 à la fin du second tiers, on arrête de rigoler, parce qu’ils sont à trois buts de la qualification. On a eu la chance de marquer en début de troisième et de réussir un bon troisième tiers. C’est bien plus simple de jouer un match sec que ces matchs au cumul de buts. Si jamais tu te plantes, tu n’es pas marqué au fer rouge et tu peux te refaire. L’objectif est de gagner samedi pour se donner, samedi ou dimanche d’après à Val Vanoise une opportunité de remporter cette demi-finale. Je ne dis pas que cela ne serait pas faisable, mais perdre à domicile le premier match nous mettrait dans une situation délicate. Je pense que techniquement nous sommes meilleur que Vanoise mais après ça va se jouer sur tellement de détails que « la mouche peut changer d’âne comme dirait l’autre ».

Certains observateurs placent Vanoise favori de cette demi-finale. Comment Tours aborde-t-il une rencontre avec un statut d'outsider?
JP : Facilement. Je ne pense que ce soit une équipe bien différente des Français Volants. C'est-à-dire un peu passif et évoluant avec leur qualité technique pour les contre-attaques. Au contraire, qu’ils soient favoris c’est très bien. Je pense que ça va être très serré. Ils ont un ou deux points faibles que l’on n’a pas, notamment dans les buts. Dans mon fort intérieur, on est plus fort que Vanoise et de ne pas faire de nous des favoris nous évite une surexposition. Parce qu'à tours avec le nombre de supporters, nous sommes quand même beaucoup sollicités.  On est en demi-finale, on a fait le boulot, ce sont les favoris et il va y avoir deux ou trois matchs qui vont se jouer à des petits détails. A nous de faire tourner ces petits détails dans notre sens.



Ce sont des non-dits entre mon frère et moi

Rêvez-vous secrètement (ou non) d'une finale entre Pourtanel?
JP : En fait, nous n'en parlons pas tous les deux parce que nous savons que l’on souhaite que cela arrive. Le summum est que le 12 avril, jour de la finale retour, Benoit a 40 ans, donc ce serait bien qu’il y soit. Ce serait bien qu’on fête son anniversaire entre nous. Ce sont des non-dits entre mon frère et moi que l’on voudrait voir aboutir. A trois journées de la fin c’était nettement moins drôle, Toulouse était encore 3e et nous nous conservions notre 2e place. C’est donc Toulouse que l’on rencontrait en ½ finale. Leur victoire sur la fin de la saison régulière contre La Roche Sur Yon, nous a soulagé, et lui et moi.


Prochain match :
Avec un groupe au complet, les Remparts de Tours recevront ce samedi 22 mars 2014 l’équipe de Val Vanoise pour le compte des ½ finales de play-off de Division 2.

Une journée 100% hockey à Tours puisque qu’à 14h15 vous pourrez assister à la finale U18 élite B entre Tours et Caen.
Et à 17h25 vous pourrez assister au match en levé de rideaux entre Tours et Deuil-Garges pour le compte des ¼ de finale de D3.





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