Rencontre aujourd’hui avec
l’entraineur des Remparts de Tours, Jérôme Pourtanel. Joint par téléphone à
quelques jours du premier match des demi-finales de play-offs de division 2, le
coach Tourangeau nous a accordé un peu de temps pour faire le point sur le
début des play-offs et la rencontre à venir contre l’un des favoris, Val Vanoise.
Une série de deux victoires
obligatoires
Après 3 victoires, 1 nul, 19 buts
marqués et 10 buts encaissés, que pensez-vous des deux premiers tours des
play-offs contre Evry et Valence?
Jérôme Pourtanel : Nous avons
joué avec pas mal de pression les quatre premiers matchs parce que nous étions
en face d'équipes inférieures à notre niveau, et on le savait. Nous nous
devions de jouer et de rendre de belles prestations. On a surtout joué deux
matchs de très haut niveau sur les quatre, le premier à Evry et le second
contre Valence à Tours. Nous avons pu faire la différence sur les matchs aller
et gérer sur les matchs retour. En étant moins dans la compétition avec des
matchs à gagner, dans la situation d’un vrai play-off comme au prochain tour
contre Val Vanoise avec une vraie série de deux victoires obligatoires.
Justement
ce match aller inversé contre Valence vous a-t-il perturbé dans votre
préparation?
JP : Non pas du tout, je pense
au contraire que c’était une bonne opportunité. Lors de la saison régulière on
avait perdu chez nous contre Valence et on avait gagné chez eux avec beaucoup
de difficultés notamment au niveau de l’arbitrage. Nous savions donc quels
types d’effort nous devions réitérer pour
gagner le match. La première partie était très importante. On savait que
l’on était pas obligé de créer un gros écart chez nous du fait de notre
victoire à l’extérieur en phase régulière. Le fait d'avoir gagné avec 4 buts
d’avance nous a donné une certaine sérénité. Mais malheureusement sur une
formule avec le cumul des buts, on a eu un peu de stress quand Valence a très
bien joué dans ce match retour.
Seule équipe rescapée de la Poule B,
finalement vous étiez les plus fort ou les plus réguliers?
JP : Les plus réguliers, non,
ce sont mes amis des Français Volants en termes de résultats. Mais maintenant
en termes de jeu, je suis convaincu que l’on était plus fort. Le match retour,
contre les Volants, a été équilibré mais nous sommes passés au travers à
l’aller à Bercy. Les deux matchs auraient du être équilibrés. Les Volants ont
un profil d’équipe avec au départ une construction un peu « à
l’arrache » entre pote. Puis ça finit par avoir une vraie équipe
compétitive avec les joueurs d’expérience. Après il y a eu le calendrier avec
cette histoire de Compiègne. Mon frère jouera contre Compiègne dans l’autre
demi-finale. C’est limite d’avoir quatre joueurs de Ligue Magnus, des U22
certes, mais des titulaires en Ligue Magnus qui renforcent Compiègne depuis la
fin de la saison. Alors je suis pour le développement des joueurs Français,
même sous le principe de la licence bleue. Mais il y a des moments où vous avez
quatre, cinq équipes postulantes à la montée en première division.
Et c’est un peu illogique de donner autant de moyen à Compiègne sur la fin
de saison alors qu’au départ, c’est un club en construction qui n’est pas assez
développé pour avoir une équipe en première division. Il faut peut être revoir
la copie avec une ambiance « formule football » où le club réserve
reste tranquille et n’est pas considéré comme un potentiel montant. Il y a des choses à revoir par rapport à la
formule, parce que les Français Volants ont été surpris et battu par
« ce système » et on voit quand même que ce système est néfaste. Ce
n’est pas parce que c’est Benoit Pourtanel, l’entraineur de Toulouse, mais
Toulouse a mis beaucoup de moyen, comme Tours, Val Vanoise ou même les Français
Volants, qui ont mis certains moyens. Et finalement, on peut se retrouver dans
un investissement à perte du fait qu’il y ait une équipe
« caméléonne » qui arrive à changer de morphologie sur la seconde
partie de championnat. Les Volants se font sortir à Compiègne alors que je
pensais vraiment qu’ils seraient en demi-finale contre Toulouse. C’est un
peu une surprise. Après c’est une équipe de trentenaire qui a une organisation
basée sur un contrôle du jeu et des contre attaques. Contre des petits jeunes
qui patinent partout, cela n’a pas suffit. Le second souci des Volants a été
leur gardien de but (Billy Blase) qui avait donné tant de satisfaction de
novembre à Février et qui a craqué lors de ces play-offs.
Lors des deux matchs aller des
play-offs, nous avons été impressionnants contre Evry et Valence.
Quels changements ont été apportés pour
les play-offs sur le plan technique et physique, les joueurs les ont ils
appliqué ?
JP : Techniquement on a poussé
ce que nous n’avions pas poussé jusqu’à maintenant. Quand j’ai pris l’équipe de
D2 et avec l’expérience que j’avais de ce championnat, je n’ai jamais préparé
la saison régulière. Nous avons posé un ou deux systèmes de jeu et hop ça y’est
on a joué. On a modifié une ou deux choses qui n’allaient pas, pour ne pas
passer au ridicule et avoir le niveau quand même. Derrière on a vraiment
contracté notre forme physique et les détails de la tactique par rapport aux
play-offs. Parce que par rapport à l’effectif que Tours présentaient en début
de saison et la qualité du championnat, je savais que nous serions dans les
deux premiers de notre poule, je pensais même que l’on serait en tête. Les
matchs contre Clermont et Valence chez nous nous ont fait perdre la première
place. Notre objectif était réellement les play-offs. Le championnat de D2, ça
fait trois ans que Tours butte en quart, en demi et encore en quart. Cette
année, je suis le nouvel entraineur, après avoir dépanné en D2 à Orléans ainsi
qu’avec la connaissance de l’effectif Tourangeau, je savais qu’il fallait que
cette équipe soit prête pour les play-offs. On a commencé notre préparation
physique début janvier, en vue des play-offs. L’équipe a réellement haussé son
niveau de jeu et malheureusement avec cette formule de play-off où les buts se
cumulent, nous n'avons pas pu avoir ce niveau de jeu en continu. Lors des
matchs retour, on a baissé notre niveau de jeu, et fatalement cela crée
quelques doutes. Dans l’ensemble, lors des deux matchs aller des play-offs,
nous avons été impressionnants contre Evry et Valence.
Votre frère, Benoit Pourtanel,
entraineur de Toulouse, a rencontré deux fois cette équipe de Val Vanoise en
saison régulière pour 1 victoire et 1 défaite en prolongation. Son téléphone va-t-il
sonner pour prendre des renseignements sur cette équipe ?
JP : J’ai parlé avec Olivier
Duclos de Compiègne, Jérôme Véret de Champigny et Benoit Pourtanel de Toulouse.
On a fait le tour de l’équipe et j’ai même trois matchs en vidéos. On va mettre
en place un système tactique que nous n'avons utilisé que deux fois dans la
saison cette année, à Bordeaux en Coupe de France et contre les Français
Volants chez nous. Il y a des petites modifications par rapport à l’adversaire
et grâce à tous les contacts en 2ème division, on peut collecter
suffisamment d’informations pour connaitre ceux que nous rencontrons. De
connaître ses adversaires n’est pas essentiel, ce qui est important c’est que
les joueurs ne soient pas surpris par l’adversaire. Quand l’environnement est
déjà cadré, tu peux te concentrer encore plus sur ton match.
C’est bien plus simple de jouer un
match sec
Comment gère-t-on une série en 3 matchs
lorsque l'on sait que la différence de buts n'est pas prise en compte ?
JP : C’est beaucoup plus facile
en fait. On ne joue plus, on fait un match. On coupe le rideau, il y a un autre
match, on coupe à nouveau le rideau et il y a un autre match. A l’inverse de
ses aller / retour où l’on fait le cumul des buts, ce qui est plus dangereux.
On a failli le payer à Valence, même si on avait un peu d’avance. En menant 5 à
1, on a commencé le match sans trop savoir comment jouer. On était entre deux
chaises sans trop attaquer. Ils ne nous mettront pas 4 buts, mais finalement en
les mettant un par un, ils vont nous faire peur. On sort à 0/0 dans le premier
tiers, dans le second on prend beaucoup de pénalité dans le souci de bien
défendre et on prend deux buts à 5 contre 3. A 2/0 à la fin du second tiers, on
arrête de rigoler, parce qu’ils sont à trois buts de la qualification. On a eu
la chance de marquer en début de troisième et de réussir un bon troisième
tiers. C’est bien plus simple de jouer un match sec que ces matchs au cumul de
buts. Si jamais tu te plantes, tu n’es pas marqué au fer rouge et tu peux te
refaire. L’objectif est de gagner samedi pour se donner, samedi ou dimanche
d’après à Val Vanoise une opportunité de remporter cette demi-finale. Je ne dis
pas que cela ne serait pas faisable, mais perdre à domicile le premier match nous
mettrait dans une situation délicate. Je pense que techniquement nous sommes
meilleur que Vanoise mais après ça va se jouer sur tellement de détails que
« la mouche peut changer d’âne comme dirait l’autre ».
Certains observateurs placent Vanoise
favori de cette demi-finale. Comment Tours aborde-t-il une rencontre avec un
statut d'outsider?
JP : Facilement. Je ne pense
que ce soit une équipe bien différente des Français Volants. C'est-à-dire un
peu passif et évoluant avec leur qualité technique pour les contre-attaques. Au
contraire, qu’ils soient favoris c’est très bien. Je pense que ça va être très
serré. Ils ont un ou deux points faibles que l’on n’a pas, notamment dans les
buts. Dans mon fort intérieur, on est plus fort que Vanoise et de ne pas faire
de nous des favoris nous évite une surexposition. Parce qu'à tours avec le
nombre de supporters, nous sommes quand même beaucoup sollicités. On est en demi-finale, on a fait le boulot,
ce sont les favoris et il va y avoir deux ou trois matchs qui vont se jouer à
des petits détails. A nous de faire tourner ces petits détails dans notre sens.
Ce sont des non-dits entre mon
frère et moi
Rêvez-vous secrètement (ou non) d'une
finale entre Pourtanel?
JP : En fait, nous n'en parlons
pas tous les deux parce que nous savons que l’on souhaite que cela arrive. Le
summum est que le 12 avril, jour de la finale retour, Benoit a 40 ans, donc ce
serait bien qu’il y soit. Ce serait bien qu’on fête son anniversaire entre
nous. Ce sont des non-dits entre mon frère et moi que l’on voudrait voir
aboutir. A trois journées de la fin c’était nettement moins drôle, Toulouse
était encore 3e et nous nous conservions notre 2e place.
C’est donc Toulouse que l’on rencontrait en ½ finale. Leur victoire sur la fin
de la saison régulière contre La Roche Sur Yon, nous a soulagé, et lui et moi.
Prochain match :
Avec un groupe au complet, les
Remparts de Tours recevront ce samedi 22 mars 2014 l’équipe de Val Vanoise pour
le compte des ½ finales de play-off de Division 2.
Une journée 100% hockey à Tours
puisque qu’à 14h15 vous pourrez assister à la finale U18 élite B entre Tours et
Caen.
Et à 17h25 vous pourrez assister au
match en levé de rideaux entre Tours et Deuil-Garges pour le compte des ¼ de
finale de D3.
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