vendredi 7 février 2014

« Le manque d’une infrastructure digne de se nom manque Cruellement à Paris!»

crédit photo : Patricia Quentin
« Le manque d’une infrastructure digne de se nom manque Cruellement à Paris!»

Propos recueillis par : Fabian Roque

Rencontre aujourd’hui avec le Président de la section hockey sur glace du club Parisien des Français Volants. Ancien joueur de hockey sur glace, notamment aux Français Volants, Xavier Martineau nous a reçu dans les locaux de la patinoire du Palais Omnisports de Paris Bercy (POPB) pour aborder la saison en cours, les prochaines échéances, dont le match de samedi contre Cergy, mais aussi son mandat de Président et l’avenir du club.

Le dossier des Français Volants n’a pas été validé dans un premier temps par la CNSCG (Commission Nationale de Suivi et de Contrôle de Gestion) et des éléments complémentaires ont été demandés par la suite avant que la participation des Volants en D2 ne soit validée. Ce sont toujours les problèmes récurrents d’argent ? Ces problèmes sont-ils réglés ou en cours d’être réglés aujourd’hui ?
Xavier Martineau : ce fut d’une part les problèmes financier parce qu’on a perdu un peu d’argent l’année dernière dû notamment à deux sponsors qui ont signé des précontrats pour d’importants montant et se sont rétractés. L’année dernière nous avons licenciés deux joueurs et ça n’a pas suffi malheureusement donc on a eu un manque à gagner. En plus nous sommes une structure omnisport : le hockey sur glace d’un côté et le patinage artistique de l’autre. La Fédération Française de Hockey sur glace ne veut plus aujourd’hui d’un club omnisports au sein de sa Fédération. Ce petit problème est encore récurent aujourd’hui et nous essayons de défendre notre peau devant la CNSG. Ils nous ont demandé une probable séparation que nous sommes en train d’étudier mais une séparation d’un club ayant 80 ans c’est particulier et ça ne se fait pas en un jour. Peut-être qu’à terme ça se séparera mais pour l’instant nous avons d’autres soucis à gérer et notamment la fermeture de Bercy en Mars qui va être un gros chantier. Aujourd’hui on a retrouvé une trésorerie saine et le club est stable. Nous avons comblé notre déficit. Ce sera surement difficile en fin d’année mais le club va mieux et il n’est pas menacé de rétrogradation.


"Une équipe de gens qui jouent comme des amis de 15 ans et c’est important."

Entraîneurs et joueurs nous parlent sans cesse de maintien. Vous êtes premier aujourd'hui. Comment qualifiez-vous la saison pour l'instant? Et n'avez-vous pas la montée dans un coin de la tête?
XM :Nous prenons les matchs après les matchs. Le 10 août j’étais avec mes deux entraîneurs, 10 joueurs, 1 gardien et 2 défenseurs. Aujourd’hui nous avons une équipe grâce à nos connaissances du monde du hockey ; je viens du monde du hockey, Antoine et Jérôme ont assez crapahuté dans ce monde et via des connaissances on a réussi à faire une belle équipe. Une équipe de gens qui jouent comme des amis de 15 ans et c’est important. Il y a une très belle ambiance. Nous avons gagné des matchs parce que nous avons une vraie cohésion d’équipe que d’autres équipes n’ont peut-être pas. Aujourd’hui l’objectif, pour nous, n’est pas le maintien parce que nous sommes déjà maintenus mais de prendre du plaisir. En play-off ce sera une autre paire de manches. On fera notre première série à Bercy et après nous n’aurons plus de patinoire. Nous irons nous entrainer et jouer à Courbevoie. Ce sera comme-ci on était huitième. Il va falloir se réhabituer à une patinoire et des horaires différents. Tout cela est compliqué et nous allons repartir dans l’inconnu. Des gens pensent que l’on peut monter mais il y a quand même Val Vanoise, Tours et Toulouse qui sont des équipes très fortes. Je pense qu’Asnières et Valence ne sont pas non plus à leur place. Asnières devrait être devant nous et Valence un peu plus haut dans le classement. Il y a trois équipes dans chaque poule qui peuvent prétendre à la montée. Le niveau de la D2 est bien monté depuis 3 ou 4 ans mais il a stagné cette année. Les gros clubs sont montés (Cholet, Lyon et Nantes).

Avez-vous anticipé une éventuelle montée avec une recherche de nouveaux sponsors et de nouvelles rentrées financières ?
XM :Pour se maintenir en D1 il faut 300.000 € en moyenne. Pour monter de D1 à Magnus il faut 700.000 à 800.000 €. Si un jour on devait monter en première division il va falloir des financements plus importants et notamment privés. Aujourd’hui on ne peut pas s’appuyer sur le financement public car il réduit d’année en année. J’ai plusieurs contacts avec plusieurs grosses entreprises Françaises pour investir dans le hockey à Paris donc on verra.
Aujourd’hui il faut s’appuyer sur une formation des enfants. L’an passé j’avais proposé au comité directeur  un projet qui s’appelle « Paris Grand Est ». L’objectif était de rassembler Neuilly, Champigny, Fontenay-sous-Bois avec les Volants pour faire des équipes U15, U18 et U22. Une vraie formation des jeunes pour les emmener dans les équipes principales. Ça ne s’est pas fait à mon plus grand regret et j’essaierai de le proposer à nouveau dans les années à venir. C’est très important pour notre club et pour moi. Avoir une bonne formation et une équipe senior compétitive et la base d’un club, en tout cas c’est mon sentiment.

Le samedi 25 janvier 2014, vous allez recevoir Cergy dans la grande salle de Bercy sur une grande glace mais avec une salle vide. Ne serait-ce pas vous mettre en difficulté que de voir trop grand?
XM : On va essayer de faire 2000 personnes. Ça bouge beaucoup. Cergy a acheté 500 tickets et avec nos ventes si on peut atteindre les 1500 à 2000 spectateurs ce serait beau. Les Français Volants ne sont plus rentrés dans cette patinoire depuis 1988. On va essayer de faire un match de gala sympa. Nous ne ferons pas 15.000 personnes mais un maximum possible.

Vous allez pouvoir, enfin, profiter d’une nouvelle patinoire après la rénovation de Bercy avec 1700 places et des infrastructures haut de gamme. Quel est votre point de vue ?
XM : Non non, ça a été mal interprété. Les 1700 à 2000 places sont pour le Tennis. La patinoire fera 500 places, il y aura une rangée de gradins en plus mais peu de changement. Dorénavant il y aura une entrée spéciale pour la patinoire et des vestiaires neufs mais pas grand-chose de plus. De 2001 à 2010 nous n’avons pas eu de sponsors, je suis rentré au bureau en 2006 et j’ai été élu Président en 2010. Le premier partenaire est arrivé après 22 absences de partenaires et par la suite les partenaires se sont enchainés. A la base c’est mon métier le marketing sportif. En revanche c’est compliqué de gérer les partenaires car nous n’avons pas de salle pour les recevoir comme il se doit. La bonne santé financière d’un club passe par sa billetterie. Quand vous voyez qu’à Tours ils font 1600 à 2000 spectateurs et ça rapporte 7000 à 10.000 € par match, nous faisons maximum 600 personnes et on fait 1000 à 1200 € pour une grosse recette. Vous remontez à 4 ans en arrière il n’y avait personnes, aujourd’hui nous avons 250 à 300 supporters récurrents et pour les gros matchs on monte jusqu’à 450 – 500 et on refuse du monde. Normalement nous avons le droit à 450 personnes dans la patinoire. On a été un grand club, on est revenu un peu plus petit et on essaye de remonter. Malheureusement le manque d’une infrastructure digne de se nom manque Cruellement à Paris. Mais pourquoi pas dans les années à venir.

Comment vivez-vous les matchs de votre équipe ?
XM : Il ne faut pas me parler pendant un match. Je suis surnommer l’homme au Chewing-gum par le staff de l’équipe senior  Je suis très tendu en tant qu’ancien joueur et je suis  peut être aussi frustré de ne plus jouer. J’ai un autre statut maintenant.

Quels sont vos mots dans le vestiaire après une défaite comme à Strasbourg?
{XM :}Je ne rentre jamais dans le vestiaire après un match. Ça ne sert à rien de réagir à chaud. Ma jeunesse et mes erreurs des années précédentes m’ont appris à ne pas faire ça. J’en parle en premier avec les entraineurs puis j’en parle le mercredi s’il y a quelque chose à dire. Les défaites de Strasbourg et Clermont étaient « normales » avec la fermeture pendant le Master de Tennis. C’est compliqué de trouver des heures de glace aux alentours car tout est plein dans la région Parisienne. Strasbourg et Clermont c’était pathétique à voir jouer. Les deux premiers tiers on les regarde jouer puis au 3e tiers, le gardien sort le match de sa vie.

À l'inverse après une belle victoire?
XM : Je rentre dans le vestiaire mais pour féliciter les joueurs. Je ne vais pas faire péter les bouteilles de champagne et leur dire c’est double prime. Je ne suis pas du tout comme ça. Pas de grands discours juste un geste de félicitation à chacun d’entre eux.


Antoine Amsellem et Jérôme Wagner sont des novices dans le rôle de coach. Étaient-ils votre 1er choix? Si non, qui était-ce?
XM : Nous avions des problèmes financiers. J’en avais parlé avec le Président du Club omnisport qui est Stéphan Clout et j’avais déjà abordé le sujet avec Antoine en fin d’année dernière. Antoine avait déjà coaché à Anglet l’an passé, et ça c’était très bien passé, sans faire offense à Frédéric Brodin. J’avais du mal à penser qu’il pouvait le faire seul alors Jérôme Wagner s’est immiscé dans la conversation et ça se passe bien. Nous avions des touches sur des étrangers mais les finances nous ont stoppées. Je suis très heureux des résultats et de la façon dont ils gèrent le groupe et les entrainements. Tout le monde est impliqué et c’est le plus important. Aujourd’hui c’est nouveau et nous verrons dans les mois ou les années à suivre comment ça se passera. C’est une saison de transition.

A la vue des résultats durant cette saison de transition, sont-ils en bonne voie de se voir proposer une prolongation pour la prochaine saison?
XM : Nous n’en parlons pas encore et avec la fermeture on vit au jour le jour. J’aimerais bien, pourquoi pas, mais nous n’en avons pas discuté.


"Je vais passer la main […] Je suis plus dans l’action que dans la politique."

crédit photo : Fabian Roque
Vous êtes Président de la section Hockey des Français Volants depuis 2010, on vous voit passionné par ce sport et ce club. Comptez-vous prolonger votre mandat ?
XM : Je vais passer la main. Même si c’est une passion, c’est éreintant moralement et physiquement. Quand vous avez un boulot à côté, vous n’avez pas de vie. Vous devez être là tous les jours pour gérer les problèmes. Je suis  fatigué c’est sûr. Je soutiendrais une liste de personnes qui veulent apporter le plus possible au club dans l’intérêt général du club. L’intérêt personnel ne prime pas c’est tout d’abord l’intérêt du club et de ses adhérents qui est important. Et pour tout cela, je serai ravi de les aider. Je suis plus dans l’action que dans la politique. Je sais que je suis beaucoup décrié. Quand vous occupez un poste dans la lumière vous êtes toujours beaucoup décrié mais je ne fais pas ça pour que les gens m’aiment. Je fais ça pour aider un club à se promouvoir et à accéder à la division supérieure. C’est vraiment dans ce but là que j’ai abordé mon mandat de Président. Après j’ai réussi, je n’ai pas réussi, chacun se fait son propre jugement.


"J’ai failli perdre un œil."

Vous avez longtemps joué au hockey sur glace, notamment aux Volants en D3 et D2, vous avez dû raccrocher pour des raisons professionnelles. Cela ne vous manque pas aujourd’hui à seulement 32 ans?
XM : Si, ça me manque terriblement. J’ai arrêté le hockey pour des raisons professionnelles et aussi parce que je me suis blessé sérieusement. J’ai failli perdre un œil sur un match ici. Je commençai à travailler dans ma vie professionnelle et je me suis dit que je ne pouvais plus prendre de risque. Je ne suis pas le meilleur du monde mais ça me manque. Je m’entraine de temps en temps à Noël et à la fin de la saison juste pour le plaisir.










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