mardi 24 juin 2014

«Ce qui m’intéresse c’est de faire avancer le club et l’équipe : interview complète de Jérôme Pourtanel le coach des Remparts de Tours»

                                                       



Après les mouvements de ces dernières semaines au club des Remparts de Tours, rencontre aujourd’hui avec Jérôme Pourtanel que l’on a retrouvé au lendemain de l’annonce de sa signature pour une nouvelle année avec le club.

Où en êtes-vous aujourd'hui avec les remparts de Tours?
Jérôme Pourtanel : Jusqu’au mardi 17 juin au matin, il y avait une situation négative dans ma tête.  Le fait que cette nouvelle équipe dirigeante arrive alors qu'il y avait un système qui fonctionnait bien me persuadait que cela allait déstabiliser le club, son image et le financier par la même occasion. Mon expérience me faisait dire que cela allait être compliqué avec les partenaires du club et que je ne ferai pas autant de sacrifice avec ma famille pour le hockey avec une situation instable.
Philippe Quinsac, un ancestrale de Tours (Ancien champion de France avec Tours), Président du Remparts Tours Club Entreprise (RTCE) représentant 200.000 euros de budget qui avait démissionné me téléphone et me dit : « Jérôme il faut sauver le club et il faut faire quelque chose. Si tu (Jérôme Pourtanel) y retournes ça donne des garanties sportives, de mon côté si j’y retourne ça donne des garanties financières. On s’empare également de deux ou trois membres de l’équipe précédente pour valider le projet financier ». Après quelques réunions (Thomas Lhomme, Philippe Quinsac, Jérôme Pourtanel et Dominique Pawlik étaient présents), nous sommes arrivés à un accord avec Thomas Lhomme, qui était mon ancien joueur et le nouveau Président. Je n’ai aucune animosité avec Thomas Lhomme mais financièrement il y avait de gros doute. Des garanties ont été demandées et la nomination de deux nouveaux vices présidents (Philippe Quinsac et Dominique Pawlik) est un bon point.

Vous qui ne vouliez pas d'adjoint, Yvon Bourgaut a été nommé comme votre adjoint, cela va t-il changer quelque chose dans votre mode de fonctionnement? Quelles seront ses fonctions?
JP : Au départ le discours était que je faisais trop d’aller / retour. Il fallait un adjoint pour pallier certains horaires ou certains entrainements où la quantité de joueurs n’était pas suffisante. Sur le principe, faire 100 km le vendredi midi pour un entraînement avec 7 ou 8 joueurs seulement, lorsque les autres ne sont pas disponibles, n’est pas la meilleure des choses. Moi j’ai toujours dit que je voulais un assistant coach. Je me suis toujours plaint d’être tout seul, mais je ne veux avoir aucun doute sur la personne, travailler dans la stabilité et avec une fiabilité dans le travail. Avec l’ancien et le nouveau président, nous avons discuté et il manquait toujours des petites choses au profil proposé,  aussi eu égard à mon caractère qui n’est pas toujours facile, je le conçois. Yvon, qui a déjà travaillé avec les U18 champions de France élite B, est un choix positif. C’est un ancien joueur du club qui est un petit peu plus âgé que moi et je pense que nous allons faire une belle équipe car nous avons un esprit sain dans un corps sain.
Lundi (23 juin 2014), nous avons rendez-vous pour faire le point sur ses fonctions. Une chose est sûre, nous allons bien nous entendre et je n’ai aucun doute la dessus. Il faut mettre notre organisation en place.


Pendant le laps de temps d'indécision à Tours, avez-vous eu des contacts avec d'autres clubs?
JP : Non et je n’ai pas cherché à en avoir. Je suis dans une situation assez particulière et ça me donne raison encore cette année, je travaille toujours à côté afin de préserver ma famille du hockey sur glace. Je n’ai jamais vu de situation pérenne sur des milliards d’années dans le hockey sur glace. Je prends l’exemple de mon frère (Benoit Pourtanel est le coach de Toulouse-Blagnac) qui est manager en CDI et qui est descendu de D1 en D2. Il a passé un été à se morfondre chez lui à savoir s’il allait rester en place ou pas. Il n’y a pas assez d’argent dans le hockey français pour bien vivre ces situations et cela se ressent toujours sur les familles. Ma situation est très claire, j’ai fais 10 ans à Neuilly en faisant les aller / retour à Orléans, cela fait un an que je fais cela à Tours et je ne le ferais pas avec un autre club. Il n’y a pas de club ambitieux ou avec des projets intéressant que ce soit en région Parisienne ou à 100 km autour de chez moi. Il y a eu Neuilly mais je pense que cela s’est tassé un peu, les Français Volants quand ils auront une vraie patinoire, auront peut-être de l’ambition en dépit des gens en place qui sont très bien et après, il y a Tours. Comme je ne déménagerai pas pour du Hockey sur Glace, ce sera compliqué de postuler ailleurs.


Vu les activités « dangereuses » de l’association, ce n’est plus à l’ordre du jour.

Stéphane Mariano vous avait proposé un contrat de 2 à 3 ans pour de la stabilité. Qu'en est-il aujourd'hui?
JP : C’était une éventualité avec monsieur Mariano parce que nous étions dans un contexte clair et que tout se déroulait bien. Il n’y avait pas d’obligation, mais nous pouvions envisager avec le temps un déménagement sur Tours. Vu les activités « dangereuses » de l’association, ce n’est plus à l’ordre du jour. Faisant quatre fois 200 km par semaine pour me rendre sur Tours, si l’on peut trouver une alternative au fil du temps, pourquoi ne pas déménager.
Pour ce qui est du contrat et après discussion avec Thomas Lhomme, j’ai préféré m’engager un an avec deux ans en options derrière. 

L’option est un maintien? Une montée ?
JP : L’option est que tout se passe bien cette année. Je réitère une nouvelle année à Tours comme la précédente avec une nouvelle équipe dirigeante et je vais apporter ma touche sur le groupe un peu plus que l’an passé. J’ai connu Thomas Lhomme en tant que joueur, il va falloir que l’on travaille ensemble, des personnes de l’autre liste intègrent le bureau. Il va falloir que ça fonctionne et que tout se passe bien. Une fois que j’aurai vu tout ça, on pourra ambitionner pour le club des Remparts et parler d’un contrat plus long. Les deux ans en option sont des garanties pour Thomas Lhomme afin de lui montrer que mon but n’est pas de m’en aller. Il ne faut pas prendre le risque d’un éventuel couac relationnel ou financier et que je sois lié avec un contrat de 3 ans avec une équipe peu ambitieuse. Ce qui m’intéresse c’est de faire avancer le club et l’équipe. Si c’est pour faire un bas de tableau de première division pendant trois ans, autant mettre un jeune entraineur qui prendra de l’expérience.

Pensez-vous avoir une totale liberté sur le mode de jeu, le recrutement et la gestion du groupe?
JP : Oui. Le mode de jeu déjà c’est obligatoire, tu ne peux pas faire jouer ton équipe avec les idées d’un autre. Mais ça je pense que ça vaut pour tous les clubs, en tout cas je l’espère. Après pour le recrutement, ca faisait partie des garanties. Il y a eu pas mal de négociation en amont de l’élection pour réunifier une équipe et éviter que tout le monde se tire dans les pattes, mais ca n’a pas fonctionné. J’ai dis aux deux équipes que si je continuais cela se ferait avec une autonomie complète. J’ai déjà discuté avec Norbert Périnet qui a déjà travaillé à la nouvelle équipe pour l’année prochaine. La nouvelle équipe dirigeante avait fait quelques démarches mais sur des joueurs que j’avais déjà contacté. On se rencontre lundi (hier) pour faire le point mais Thomas Lhomme m’a déjà accordé la totalité du contrôle de l’équipe.

Suite à l'élection du nouveau Président, Tomas Kukucka, que vous ne souhaitiez pas conserver, a été réintégré et les joueurs devant signer ne l'ont toujours pas fait. Quel sera votre choix sur Kukucka?
JP : Kukucka est un cas dont nous devons débattre lundi (hier). Je ne sais pas où ils en sont, s’ils ont ou pas signé le contrat avec Tomas. Personnellement, Tomas n’est pas un pion essentiel de mon équipe. Thomas Lhomme s’est engagé à l’avoir politiquement, pourquoi pas, pour autant je pense que nous pourrions mettre l’argent ailleurs. Tomas est un centre de 3e bloc ou de 2e maximum mais je ne sais si ça vaut vraiment le coup de mettre de l’argent sur ce joueur à ce poste là. Tout va dépendre aussi des contacts avec les autres joueurs.

Qu’en est-il justement des autres joueurs?
JP : J’espère que l’on pourra envoyer le contrat à Chris Jones lundi soir. Ayant gardé tout le monde au chaud, j’espère aussi que l’on pourra envoyer le contrat à Alexis Birolini lundi soir également. Ensuite, Russ Stein mon gardien de but Américain, son contrat devrait partir également lundi soir. Et Thomas Picot restera le backup.

Cela ne fait qu'une saison que vous êtes coach à Tours mais on vous sent investit. Avez-vous des craintes quant à l'avenir du club?
JP : J’en ai par rapport à tout ce qui se passe et les voltes faces des gens à l’intérieur du club. Ce club a de grande chance de se structurer et d’avancer mais il faut vraiment qu’il y ait de la proximité. Il y a des animosités sur certains personnages mais il faut vraiment gommer tout ça et que le club avance. De l'extérieur, Tours est un très beau club en France et donne une belle image et une belle légitimité, mais de l'intérieur, c’est un très jeune club de quatre ans avec des changements de cap en fonction du vent. Il serait bien que les gens à l'intérieur ne pensent qu’au club afin qu’il puisse être dirigé dans la bonne direction avec des bases solides à l’image de son image.
Connaissant tous les clubs de la région Parisienne, aucun club n’arrive à la cheville des Remparts au niveau statut et organisation que cela soit médiatique et sportif. Il ne faut pas perdre 15 à 30.000 euros de partenariats parce que pendant 15 jours le club a donné une mauvaise image. Le club n’a pas le droit et ne peut pas se le permettre.

Quelles sont vos objectifs à court terme et à long terme aux Remparts?
JP : Sur la première année on ne va pas envisager beaucoup d’autre chose que le maintien. Avec les départs en défense de White et Kettunen, William Lamothe pour Roanne et Arthur Pégart qui n’est pas sur de rester pour cause d’étude du côté de Lyon, il y a un gros chantier. Le travail est surtout en défense, et nous avons très peu de temps. On va se retrouver fin juin pour une reprise. Hormis coup exceptionnel, on jouera le maintien, ce sera un beau challenge mais c’est largement réalisable. Après sur les deux autres années, ce sera différent avec plus de stabilité et un recrutement de joueurs pour monter notre équipe. Il y aura surement des joueurs à rajouter mais ce sera seulement de l’assemblage pour ambitionner quelque chose l’année suivante.
Avant tout, il faut se concentrer sur l’année à venir, car avant même de commencer nous sommes déjà un peu en difficulté.


Fabian Roque






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