crédit photo : Patricia Quentin
« Le manque d’une infrastructure digne de se nom manque Cruellement à Paris!»
Propos
recueillis par : Fabian Roque
Rencontre aujourd’hui avec le Président
de la section hockey sur glace du club Parisien des Français Volants. Ancien
joueur de hockey sur glace, notamment aux Français Volants, Xavier Martineau
nous a reçu dans les locaux de la patinoire du Palais Omnisports de Paris Bercy
(POPB) pour aborder la saison en cours, les prochaines échéances, dont le match
de samedi contre Cergy, mais aussi son mandat de Président et l’avenir du
club.
Le dossier des Français Volants n’a pas été validé dans
un premier temps par la CNSCG (Commission Nationale de Suivi et de Contrôle de Gestion) et
des éléments complémentaires ont été demandés par la suite avant que la
participation des Volants en D2 ne soit validée. Ce sont toujours les problèmes
récurrents d’argent ? Ces problèmes sont-ils réglés ou en cours d’être
réglés aujourd’hui ?
Xavier
Martineau : ce fut
d’une part les problèmes financier parce qu’on a
perdu un peu d’argent l’année dernière dû notamment à deux sponsors qui ont
signé des précontrats pour d’importants montant et se sont rétractés. L’année
dernière nous avons licenciés deux joueurs et ça n’a pas suffi malheureusement
donc on a eu un manque à gagner. En plus nous sommes une structure
omnisport : le hockey sur glace d’un côté et le patinage artistique de
l’autre. La Fédération Française de Hockey sur glace ne veut plus aujourd’hui
d’un club omnisports au sein de sa Fédération. Ce petit problème est encore
récurent aujourd’hui et nous essayons de défendre notre peau devant la CNSG.
Ils nous ont demandé une probable séparation que nous sommes en train d’étudier
mais une séparation d’un club ayant 80 ans c’est particulier et ça ne se fait
pas en un jour. Peut-être qu’à terme ça se séparera mais pour l’instant nous
avons d’autres soucis à gérer et notamment la fermeture de Bercy en Mars qui va
être un gros chantier. Aujourd’hui on a retrouvé une trésorerie saine et le
club est stable. Nous avons comblé notre déficit. Ce sera surement difficile en
fin d’année mais le club va mieux et il n’est pas menacé de rétrogradation.
"Une équipe de gens qui jouent comme
des amis de 15 ans et c’est important."
Entraîneurs et joueurs nous parlent sans
cesse de maintien. Vous êtes premier aujourd'hui. Comment qualifiez-vous la
saison pour l'instant? Et n'avez-vous pas la montée dans un coin de la tête?
XM :Nous
prenons les matchs après les matchs. Le 10 août j’étais avec mes deux entraîneurs, 10 joueurs, 1 gardien et 2 défenseurs. Aujourd’hui nous avons une
équipe grâce à nos connaissances du monde du hockey ; je viens du monde du
hockey, Antoine et Jérôme ont assez crapahuté dans ce monde et via des
connaissances on a réussi à faire une belle équipe. Une équipe de gens qui
jouent comme des amis de 15 ans et c’est important. Il y a une très belle ambiance.
Nous avons gagné des matchs parce que nous avons une vraie cohésion d’équipe
que d’autres équipes n’ont peut-être pas. Aujourd’hui l’objectif, pour nous,
n’est pas le maintien parce que nous sommes déjà maintenus mais de prendre du
plaisir. En play-off ce sera une autre paire de manches. On fera notre première
série à Bercy et après nous n’aurons plus de patinoire. Nous irons nous
entrainer et jouer à Courbevoie. Ce sera comme-ci on était huitième. Il va
falloir se réhabituer à une patinoire et des horaires différents. Tout cela est
compliqué et nous allons repartir dans l’inconnu. Des gens pensent que l’on
peut monter mais il y a quand même Val Vanoise, Tours et Toulouse qui sont des
équipes très fortes. Je pense qu’Asnières et Valence ne sont pas non plus à
leur place. Asnières devrait être devant nous et Valence un peu plus haut dans
le classement. Il y a trois équipes dans chaque poule qui peuvent prétendre à
la montée. Le niveau de la D2 est bien monté depuis 3 ou 4 ans mais il a stagné
cette année. Les gros clubs sont montés (Cholet, Lyon et Nantes).
Avez-vous anticipé une éventuelle montée
avec une recherche de nouveaux sponsors et de nouvelles rentrées financières ?
XM :Pour
se maintenir en D1 il faut 300.000 € en moyenne. Pour monter de D1 à Magnus il
faut 700.000 à 800.000 €. Si un jour on devait monter en première division il
va falloir des financements plus importants et notamment privés. Aujourd’hui on
ne peut pas s’appuyer sur le financement public car il réduit d’année en année.
J’ai plusieurs contacts avec plusieurs grosses entreprises Françaises pour
investir dans le hockey à Paris donc on verra.
Aujourd’hui
il faut s’appuyer sur une formation des enfants. L’an passé j’avais proposé au
comité directeur un projet qui s’appelle
« Paris Grand Est ». L’objectif était de rassembler Neuilly,
Champigny, Fontenay-sous-Bois avec les Volants pour faire des équipes U15, U18
et U22. Une vraie formation des jeunes pour les emmener dans les équipes
principales. Ça ne s’est pas fait à mon plus grand regret et j’essaierai de le
proposer à nouveau dans les années à venir. C’est très important pour notre
club et pour moi. Avoir une bonne formation et une équipe senior compétitive et
la base d’un club, en tout cas c’est mon sentiment.
Le samedi 25 janvier 2014, vous allez
recevoir Cergy dans la grande salle de Bercy sur une grande glace mais avec une
salle vide. Ne serait-ce pas vous mettre en difficulté que de voir trop grand?
XM : On
va essayer de faire 2000 personnes. Ça bouge beaucoup. Cergy a acheté 500
tickets et avec nos ventes si on peut atteindre les 1500 à 2000 spectateurs ce
serait beau. Les Français Volants ne sont plus rentrés dans cette patinoire
depuis 1988. On va essayer de faire un match de gala sympa. Nous ne ferons pas
15.000 personnes mais un maximum possible.
Vous allez pouvoir, enfin, profiter d’une
nouvelle patinoire après la rénovation de Bercy avec 1700 places et des
infrastructures haut de gamme. Quel est votre point de vue ?
XM : Non non,
ça a été mal interprété. Les 1700 à 2000 places sont pour le Tennis. La
patinoire fera 500 places, il y aura une rangée de gradins en plus mais peu de
changement. Dorénavant il y aura une entrée spéciale pour la patinoire et des
vestiaires neufs mais pas grand-chose de plus. De 2001 à 2010 nous n’avons pas
eu de sponsors, je suis rentré au bureau en 2006 et j’ai été élu Président en
2010. Le premier partenaire est arrivé après 22 absences de partenaires et par
la suite les partenaires se sont enchainés. A la base c’est mon métier le
marketing sportif. En revanche c’est compliqué de gérer les partenaires car
nous n’avons pas de salle pour les recevoir comme il se doit. La bonne santé
financière d’un club passe par sa billetterie. Quand vous voyez qu’à Tours ils
font 1600 à 2000 spectateurs et ça rapporte 7000 à 10.000 € par match, nous
faisons maximum 600 personnes et on fait 1000 à 1200 € pour une grosse recette.
Vous remontez à 4 ans en arrière il n’y avait personnes, aujourd’hui nous avons
250 à 300 supporters récurrents et pour les gros matchs on monte jusqu’à 450 –
500 et on refuse du monde. Normalement nous avons le droit à 450 personnes dans
la patinoire. On a été un grand club, on est revenu un peu plus petit et on
essaye de remonter. Malheureusement le manque d’une infrastructure digne de se
nom manque Cruellement à Paris. Mais pourquoi pas dans les années à venir.
Comment vivez-vous les matchs de votre
équipe ?
XM : Il
ne faut pas me parler pendant un match. Je suis surnommer l’homme au
Chewing-gum par le staff de l’équipe senior Je suis très tendu en tant
qu’ancien joueur et je suis peut être
aussi frustré de ne plus jouer. J’ai un autre statut maintenant.
Quels sont vos mots dans le vestiaire
après une défaite comme à Strasbourg?
{XM :}Je
ne rentre jamais dans le vestiaire après un match. Ça ne sert à rien de réagir
à chaud. Ma jeunesse et mes erreurs des années précédentes m’ont appris à ne
pas faire ça. J’en parle en premier avec les entraineurs puis j’en parle le
mercredi s’il y a quelque chose à dire. Les défaites de Strasbourg et Clermont
étaient « normales » avec la fermeture pendant le Master de Tennis.
C’est compliqué de trouver des heures de glace aux alentours car tout est plein
dans la région Parisienne. Strasbourg et Clermont c’était pathétique à voir
jouer. Les deux premiers tiers on les regarde jouer puis au 3e tiers,
le gardien sort le match de sa vie.
À l'inverse après une belle victoire?
XM : Je
rentre dans le vestiaire mais pour féliciter les joueurs. Je ne vais pas faire
péter les bouteilles de champagne et leur dire c’est double prime. Je ne suis
pas du tout comme ça. Pas de grands discours juste un geste de félicitation à
chacun d’entre eux.
Antoine Amsellem et Jérôme Wagner sont
des novices dans le rôle de coach. Étaient-ils votre 1er choix? Si non, qui était-ce?
XM : Nous avions des problèmes financiers. J’en avais parlé avec le Président du
Club omnisport qui est Stéphan Clout et j’avais déjà abordé le sujet avec
Antoine en fin d’année dernière. Antoine avait déjà coaché à Anglet l’an passé,
et ça c’était très bien passé, sans faire offense à Frédéric Brodin. J’avais du
mal à penser qu’il pouvait le faire seul alors Jérôme Wagner s’est immiscé dans
la conversation et ça se passe bien. Nous avions des touches sur des étrangers
mais les finances nous ont stoppées. Je suis très heureux des résultats et de
la façon dont ils gèrent le groupe et les entrainements. Tout le monde est
impliqué et c’est le plus important. Aujourd’hui c’est nouveau et nous verrons
dans les mois ou les années à suivre comment ça se passera. C’est une saison de
transition.
A la vue des résultats durant cette saison
de transition, sont-ils en bonne
voie de se voir proposer une prolongation pour la prochaine saison?
XM : Nous
n’en parlons pas encore et avec la fermeture on vit au jour le jour. J’aimerais
bien, pourquoi pas, mais nous n’en avons pas discuté.
"Je vais passer la main […] Je suis
plus dans l’action que dans la politique."
crédit photo : Fabian Roque
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Vous êtes Président de la section Hockey
des Français Volants depuis 2010, on vous voit passionné par ce sport et ce
club. Comptez-vous prolonger votre mandat ?
XM : Je vais passer la main. Même si c’est une passion, c’est éreintant moralement
et physiquement. Quand vous avez un boulot à côté, vous n’avez pas de vie. Vous
devez être là tous les jours pour gérer les problèmes. Je suis fatigué c’est sûr. Je soutiendrais une liste
de personnes qui veulent apporter le plus possible au club dans l’intérêt
général du club. L’intérêt personnel ne prime pas c’est tout d’abord l’intérêt
du club et de ses adhérents qui est important. Et pour tout cela, je serai ravi
de les aider. Je suis plus dans l’action que dans la politique. Je sais que je
suis beaucoup décrié. Quand vous occupez un poste dans la lumière vous êtes
toujours beaucoup décrié mais je ne fais pas ça pour que les gens m’aiment. Je
fais ça pour aider un club à se promouvoir et à accéder à la division
supérieure. C’est vraiment dans ce but là que j’ai abordé mon mandat de
Président. Après j’ai réussi, je n’ai pas réussi, chacun se fait son propre
jugement.
"J’ai failli perdre un œil."
Vous avez longtemps joué au hockey sur
glace, notamment aux Volants en D3 et D2, vous avez dû raccrocher pour des
raisons professionnelles. Cela ne vous manque pas aujourd’hui à seulement
32 ans?
XM : Si,
ça me manque terriblement. J’ai arrêté le hockey pour des raisons
professionnelles et aussi parce que je me suis blessé sérieusement. J’ai failli
perdre un œil sur un match ici. Je commençai à travailler dans ma vie
professionnelle et je me suis dit que je ne pouvais plus prendre de risque. Je
ne suis pas le meilleur du monde mais ça me manque. Je m’entraine de temps en
temps à Noël et à la fin de la saison juste pour le plaisir.
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