
Après les mouvements de ces
dernières semaines au club des Remparts de Tours, rencontre aujourd’hui avec
Jérôme Pourtanel que l’on a retrouvé au lendemain de l’annonce de sa signature
pour une nouvelle année avec le club.
Où
en êtes-vous aujourd'hui avec les remparts de Tours?
Jérôme Pourtanel : Jusqu’au
mardi 17 juin au matin, il y avait une situation négative dans ma tête. Le fait que cette nouvelle équipe dirigeante
arrive alors qu'il y avait un système qui fonctionnait bien me persuadait que
cela allait déstabiliser le club, son image et le financier par la même occasion.
Mon expérience me faisait dire que cela allait être compliqué avec les
partenaires du club et que je ne ferai pas autant de sacrifice avec ma famille
pour le hockey avec une situation instable.
Philippe Quinsac, un ancestrale de
Tours (Ancien champion de France avec Tours), Président du Remparts Tours Club
Entreprise (RTCE) représentant 200.000 euros de budget qui avait démissionné me
téléphone et me dit : « Jérôme il faut sauver le club et il
faut faire quelque chose. Si tu (Jérôme Pourtanel) y retournes ça donne
des garanties sportives, de mon côté si j’y retourne ça donne des garanties
financières. On s’empare également de deux ou trois membres de l’équipe
précédente pour valider le projet financier ». Après quelques réunions (Thomas
Lhomme, Philippe Quinsac, Jérôme Pourtanel et Dominique Pawlik étaient
présents), nous sommes arrivés à un accord avec Thomas Lhomme, qui était mon
ancien joueur et le nouveau Président. Je n’ai aucune animosité avec Thomas
Lhomme mais financièrement il y avait de gros doute. Des garanties ont été
demandées et la nomination de deux nouveaux vices présidents (Philippe Quinsac
et Dominique Pawlik) est un bon point.
Vous qui ne vouliez pas d'adjoint,
Yvon Bourgaut a été nommé comme votre adjoint, cela va t-il changer quelque
chose dans votre mode de fonctionnement? Quelles seront ses fonctions?
JP : Au départ le discours
était que je faisais trop d’aller / retour. Il fallait un adjoint pour pallier
certains horaires ou certains entrainements où la quantité de joueurs n’était
pas suffisante. Sur le principe, faire 100 km le vendredi midi pour un entraînement
avec 7 ou 8 joueurs seulement, lorsque les autres ne sont pas disponibles,
n’est pas la meilleure des choses. Moi j’ai toujours dit que je voulais un
assistant coach. Je me suis toujours plaint d’être tout seul, mais je ne veux
avoir aucun doute sur la personne, travailler dans la stabilité et avec une
fiabilité dans le travail. Avec l’ancien et le nouveau président, nous avons
discuté et il manquait toujours des petites choses au profil proposé, aussi eu égard à mon caractère qui n’est pas
toujours facile, je le conçois. Yvon, qui a déjà travaillé avec les U18
champions de France élite B, est un choix positif. C’est un ancien joueur du
club qui est un petit peu plus âgé que moi et je pense que nous allons faire
une belle équipe car nous avons un esprit sain dans un corps sain.
Lundi (23 juin 2014), nous avons
rendez-vous pour faire le point sur ses fonctions. Une chose est sûre, nous
allons bien nous entendre et je n’ai aucun doute la dessus. Il faut mettre
notre organisation en place.
Pendant
le laps de temps d'indécision à Tours, avez-vous eu des contacts avec d'autres
clubs?
JP : Non et je n’ai pas cherché
à en avoir. Je suis dans une situation assez particulière et ça me donne raison
encore cette année, je travaille toujours à côté afin de préserver ma famille
du hockey sur glace. Je n’ai jamais vu de situation pérenne sur des milliards
d’années dans le hockey sur glace. Je prends l’exemple de mon frère (Benoit
Pourtanel est le coach de Toulouse-Blagnac) qui est manager en CDI et qui est
descendu de D1 en D2. Il a passé un été à se morfondre chez lui à savoir s’il
allait rester en place ou pas. Il n’y a pas assez d’argent dans le hockey
français pour bien vivre ces situations et cela se ressent toujours sur les
familles. Ma situation est très claire, j’ai fais 10 ans à Neuilly en faisant
les aller / retour à Orléans, cela fait un an que je fais cela à Tours et je ne
le ferais pas avec un autre club. Il n’y a pas de club ambitieux ou avec des
projets intéressant que ce soit en région Parisienne ou à 100 km autour de chez moi.
Il y a eu Neuilly mais je pense que cela s’est tassé un peu, les Français
Volants quand ils auront une vraie patinoire, auront peut-être de l’ambition en
dépit des gens en place qui sont très bien et après, il y a Tours. Comme je ne
déménagerai pas pour du Hockey sur Glace, ce sera compliqué de postuler ailleurs.
Vu les activités
« dangereuses » de l’association, ce n’est plus à l’ordre du jour.
Stéphane Mariano vous avait proposé
un contrat de 2 à 3 ans pour de la stabilité. Qu'en est-il aujourd'hui?
JP : C’était une éventualité
avec monsieur Mariano parce que nous étions dans un contexte clair et que tout
se déroulait bien. Il n’y avait pas d’obligation, mais nous pouvions envisager
avec le temps un déménagement sur Tours. Vu les activités « dangereuses »
de l’association, ce n’est plus à l’ordre du jour. Faisant quatre fois 200 km par semaine pour me
rendre sur Tours, si l’on peut trouver une alternative au fil du temps,
pourquoi ne pas déménager.
Pour ce qui est du contrat et après
discussion avec Thomas Lhomme, j’ai préféré m’engager un an avec deux ans en
options derrière.
L’option
est un maintien? Une montée ?
JP : L’option est que tout se
passe bien cette année. Je réitère une nouvelle année à Tours comme la
précédente avec une nouvelle équipe dirigeante et je vais apporter ma touche
sur le groupe un peu plus que l’an passé. J’ai connu Thomas Lhomme en tant que
joueur, il va falloir que l’on travaille ensemble, des personnes de l’autre
liste intègrent le bureau. Il va falloir que ça fonctionne et que tout se passe
bien. Une fois que j’aurai vu tout ça, on pourra ambitionner pour le club des
Remparts et parler d’un contrat plus long. Les deux ans en option sont des
garanties pour Thomas Lhomme afin de lui montrer que mon but n’est pas de m’en aller.
Il ne faut pas prendre le risque d’un éventuel couac relationnel ou financier
et que je sois lié avec un contrat de 3 ans avec une équipe peu ambitieuse. Ce
qui m’intéresse c’est de faire avancer le club et l’équipe. Si c’est pour faire
un bas de tableau de première division pendant trois ans, autant mettre un
jeune entraineur qui prendra de l’expérience.
Pensez-vous avoir une totale liberté
sur le mode de jeu, le recrutement et la gestion du groupe?
JP : Oui. Le mode de jeu déjà
c’est obligatoire, tu ne peux pas faire jouer ton équipe avec les idées d’un
autre. Mais ça je pense que ça vaut pour tous les clubs, en tout cas je
l’espère. Après pour le recrutement, ca faisait partie des garanties. Il y a eu
pas mal de négociation en amont de l’élection pour réunifier une équipe et
éviter que tout le monde se tire dans les pattes, mais ca n’a pas fonctionné.
J’ai dis aux deux équipes que si je continuais cela se ferait avec une
autonomie complète. J’ai déjà discuté avec Norbert Périnet qui a déjà travaillé
à la nouvelle équipe pour l’année prochaine. La nouvelle équipe dirigeante
avait fait quelques démarches mais sur des joueurs que j’avais déjà contacté.
On se rencontre lundi (hier) pour faire le point mais Thomas Lhomme m’a déjà
accordé la totalité du contrôle de l’équipe.
Suite à l'élection du nouveau
Président, Tomas Kukucka, que vous ne souhaitiez pas conserver, a été réintégré
et les joueurs devant signer ne l'ont toujours pas fait. Quel sera votre choix
sur Kukucka?
JP : Kukucka est un cas dont
nous devons débattre lundi (hier). Je ne sais pas où ils en sont, s’ils ont ou
pas signé le contrat avec Tomas. Personnellement, Tomas n’est pas un pion
essentiel de mon équipe. Thomas Lhomme s’est engagé à l’avoir politiquement,
pourquoi pas, pour autant je pense que nous pourrions mettre l’argent ailleurs.
Tomas est un centre de 3e bloc ou de 2e maximum mais je
ne sais si ça vaut vraiment le coup de mettre de l’argent sur ce joueur à ce
poste là. Tout va dépendre aussi des contacts avec les autres joueurs.
Qu’en
est-il justement des autres joueurs?
JP : J’espère que l’on pourra
envoyer le contrat à Chris Jones lundi soir. Ayant gardé tout le monde au
chaud, j’espère aussi que l’on pourra envoyer le contrat à Alexis Birolini
lundi soir également. Ensuite, Russ Stein mon gardien de but Américain, son
contrat devrait partir également lundi soir. Et Thomas Picot restera le backup.
Cela
ne fait qu'une saison que vous êtes coach à Tours mais on vous sent investit.
Avez-vous des craintes quant à l'avenir du club?
JP : J’en ai par rapport à tout
ce qui se passe et les voltes faces des gens à l’intérieur du club. Ce club a
de grande chance de se structurer et d’avancer mais il faut vraiment qu’il y
ait de la proximité. Il y a des animosités sur certains personnages mais il
faut vraiment gommer tout ça et que le club avance. De l'extérieur, Tours est
un très beau club en France et donne une belle image et une belle légitimité,
mais de l'intérieur, c’est un très jeune club de quatre ans avec des
changements de cap en fonction du vent. Il serait bien que les gens à
l'intérieur ne pensent qu’au club afin qu’il puisse être dirigé dans la bonne
direction avec des bases solides à l’image de son image.
Connaissant tous les clubs de la
région Parisienne, aucun club n’arrive à la cheville des Remparts au niveau
statut et organisation que cela soit médiatique et sportif. Il ne faut pas
perdre 15 à 30.000 euros de partenariats parce que pendant 15 jours le club a
donné une mauvaise image. Le club n’a pas le droit et ne peut pas se le
permettre.
Quelles
sont vos objectifs à court terme et à long terme aux Remparts?
JP : Sur la première année on
ne va pas envisager beaucoup d’autre chose que le maintien. Avec les départs en
défense de White et Kettunen, William Lamothe pour Roanne et Arthur Pégart qui
n’est pas sur de rester pour cause d’étude du côté de Lyon, il y a un gros
chantier. Le travail est surtout en défense, et nous avons très peu de temps.
On va se retrouver fin juin pour une reprise. Hormis coup exceptionnel, on
jouera le maintien, ce sera un beau challenge mais c’est largement réalisable.
Après sur les deux autres années, ce sera différent avec plus de
stabilité et un recrutement de joueurs pour monter notre équipe. Il y aura
surement des joueurs à rajouter mais ce sera seulement de l’assemblage pour
ambitionner quelque chose l’année suivante.
Avant tout, il faut se concentrer sur
l’année à venir, car avant même de commencer nous sommes déjà un peu en
difficulté.
Fabian Roque